Douze ans de prison pour le meurtre d'un nourrisson à Winterthour
Le Tribunal de district de Winterthour (ZH) condamne un Allemand âgé de 28 ans à 12 ans et trois mois de prison pour meurtre et d'autres délits. Selon lui, le prévenu a maltraité le nourrisson de sa compagne jusqu'à ce qu'il en meure.
Dans son jugement rendu vendredi, la Cour adjoint à son verdict une peine pécuniaire et une expulsion du territoire suisse d'une durée de 11 ans, après l'exécution de la peine de prison. Le prévenu devra aussi verser 75'000 francs à la mère de la victime, à titre de réparation pour tort moral.
Secouements répétés
Les faits incriminés remontent au printemps 2021. Les juges sont convaincus que le prévenu - un ouvrier au chômage - a secoué et frappé le garçonnet de 20 mois à plusieurs reprises durant des semaines, lorsqu'il en avait la garde. Le nourrisson a succombé finalement à un traumatisme craniocérébral.
L'autopsie a aussi révélé la fracture d'une vertèbre thoracique, antérieure aux blessures mortelles, mais survenue également lors d'un secouement. Après cet épisode, l'enfant n'était plus capable de marcher et n'avançait plus qu'à quatre pattes. Les actes incriminés ont été commis en l'absence de la mère de l'enfant, notamment lorsqu'elle allait vendre de la marijuana en ville.
Pas un assassinat
Le Tribunal de district de Winterthour a reconnu l'accusé coupable de meurtre, de lésions corporelles et de trafic de drogue. Il n'a donc pas suivi entièrement le réquisitoire du procureur qui exigeait une peine de 15 ans de prison pour assassinat.
La Cour n'a pas pu établir que l'accusé avait tué le nourrisson avec préméditation. Il était frustré de devoir garder l'enfant si souvent, mais il n'a pas voulu "l'éliminer". Cependant, il a pris en compte le risque de le tuer et n'a montré aucun regret et ni même reconnu ses torts après la mort du bébé, déplorent les juges.
Agressivité
La défense avait demandé l'acquittement du prévenu par manque de preuves. Durant le procès, l'accusé avait rejeté la faute sur la mère de l'enfant. La Cour a conclu toutefois que celle-ci était, certes, dépassée par la charge du nourrisson, mais qu'aucun indice ne permettait de la soupçonner du meurtre du bébé.
Le prévenu, en revanche, a des problèmes d'alcool et de drogue. "Vous avez un côté agressif et pouvez exploser rapidement. L'enfant avait véritablement peur de vous", lui a lancé le président du tribunal lors de l'énoncé du jugement.
ats