Murat, adieu à l’indompté
L’artiste français s’est éteint jeudi, à 71 ans. Ce poète surdoué laisse derrière lui une œuvre fabuleuse
Jean-Philippe Bernard
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Hommage » «Il y a sur ton disque des chansons bien plus dégueulasses que celle que tu viens de nommer.» C’est par cette remarque, pas très diplomate, que tout a vraiment commencé avec Jean-Louis Murat. Ce jour-là, au printemps 1994, l’Auvergnat va se produire à Fri-Son. L’artiste est alors au sommet de la popularité, il vient de chanter avec Mylène Farmer (Regrets), fait régulièrement la une de la presse branchée, tourne à guichets fermés. On l’admire. Un peu trop même.
En attendant, le gars est revêche, un client tout sauf facile qui répond «Ouais» ou «Nan» aux questions. Sur le point de lâcher prise, on lui glisse que sur Venus, son dernier album en date, les rengaines proches de la variété cohabitent avec des titres infiniment plus ambitieux. Murat semble touché et d&rsquo