Pas moins de 245 sociétés actives dans le négoce, une vingtaine de groupes miniers aussi actifs dans l’extraction, 40% du 1,5 milliard de tonnes échangées chaque année sur les marchés internationaux… La Suisse joue un rôle central dans le commerce de charbon et de combustibles riches en carbone (houille, anthracite…) aujourd’hui en plein essor. Ses traders flirtent y compris avec une Russie sous sanctions européennes. C’est ce que dévoile un livre d’Adrià Budry Carbó, journaliste d’investigation chargé d’enquêtes pour l’ONG Public Eye.

Dans la branche du négoce de charbon, on utilise le terme de «Coal Valley» pour évoquer Zoug… Pourquoi?

Adrià Budry Carbó: Les places financières suisses sont assez spécialisées, avec, pour le commerce de charbon, Genève, Zoug et Lugano. Mais depuis la dislocation de l’URSS, les sociétés russes ont eu plutôt tendance à s’installer du côté de Zoug. Sur 52 sociétés composant cette «Coal Valley», au moins douze étaient contrôlées par des cito